vendredi 29 janvier 2016

Une cave du XIII° siècle

À l'entrée du Village Saint-Paul, vous passerez probablement devant ce restaurant bobo/bio/cru sans y prêter attention. Et pourtant, si vous poussez un peu l'investigation, vous descendrez au sous-sol où se trouve une salle privatisable qui n'est rien d'autre qu'une cave du XIII° siècle.


Plus d'info sur le site du restaurant : Clic ! (publicité gratuite)


Descendons...



Pensez que ces voûtes de pierre blonde ont été creusées deux cents ans avant que Jeanne d'Arc ne se transforme en petit soldat !



Vers les cuisines...


Des toilettes du XIII° siècle, mais la robinetterie a été refaite depuis !


Un escalier condamné sans appel


Sympa, non ?


7 rue Charlemagne, Paris IV°.

mercredi 27 janvier 2016

Chemin de fer industriel de la Plaine-saint-Denis

Hors Paris

La Plaine Saint-Denis aujourd'hui, ce sont des immeubles de bureaux, des sièges sociaux, des studios de télévision et le stade de France. Mais jusqu'à une époque pas si lointaine, ce fut une des plus grandes zones industrielles d'Europe (780 ha).
Dès 1886, deux industriels (MM Riffaud et Civet) créent ce que l'on appellerait aujourd'hui un "pôle multimodal" en bâtissant un réseau de chemin de fer privé destiné à irriguer ce vaste espace.
Creusant un port sur le canal Saint-Denis, connectant les chemins de fer du Nord, de l'Est et de la Petite ceinture, le chemin de fer industriel connaîtra son apogée dans les années trente avec quatre-vingt cinq usines embranchées !
De cette époque, des traces subsistent dans la toponymie, comme l'avenue des Magasins généraux ou le siège des Chemins de fer industriels, au 124 avenue du président Wilson.


Une arche voyait passer les trains, l'autre était réservée aux charrettes, puis plus tard aux camions.


Si nous jetons un œil à l'intérieur, outre le carrelage "métro", nous découvrons une mosaïque rappelant le passé ferroviaire du lieu :




Rapprochons-nous de Paris, précisément au 50 avenue du président Wilson.  
Le pont d'où cette photo a été prise existe toujours ; il enjambe aujourd'hui l'autoroute du nord... où il y a moins de chevaux. Mais l'immeuble de gauche existe encore.
Nous sommes devant l'entrée des "Magasins généraux" qui ont laissé leur nom à l'avenue dans laquelle nous nous engageons.


Cinquante mètres à peine après la barrière interdisant l'accès aux voitures (mais pas aux scooters !), sur un coupon de rails encore en place, vous verrez ce superbe locotracteur électrique à accumulateurs construit en 1930 par AEG (classé MH).


D'un poids de 50 tonnes et équipé de deux moteurs de 108 cv, cette "boîte à sel" atteignait la vitesse de 15 km/h.
Le wagon citerne servait au désherbage des voies.



Le dernier train de "La plaine" a roulé le 15 décembre 1993.


Le poste de conduite vu au travers des vitres poussiéreuses (la bouteille en plastique n'est pas d'époque) :


Pour tout savoir sur ce chemin de fer : Clic !

Merci à Marc S. qui m'a signalé la présence de ce vestige !

50 et 124 avenue du président Wilson, Saint-Denis ( Seine Saint-Denis ).

lundi 25 janvier 2016

À la recherche de Baudelaire

Si vous vous promenez dans le cimetière du Montparnasse, vous découvrirez, au bout de l'avenue transversale, un monument funéraire un peu inquiétant portant le nom de Charles Baudelaire.


Nous sommes à la limite de la 26° et de la 27° division, le mur est celui de la rue Emile Richard.


On trouve encore sur la pierre des témoignages de fidélité, mais ce que les visiteurs ignorent, c'est que la tombe est vide ; il ne s'agit que d'un cénotaphe.


Rendons-nous maintenant de l'autre côté du cimetière, dans la 6° division.
Regardez cette tombe bien plus modeste.


Elle porte le nom du général Aupick, qui avait épousé la mère de Charles Baudelaire, Caroline Dufaÿs en 1828.


C'est ici que Charles Baudelaire est enterré, ainsi que sa mère. Des traces de rouge à lèvres témoignent d'une passion toujours vivace.



Cimetière du Montparnasse, Paris XIV°.

jeudi 21 janvier 2016

Bastille - La colonne de juillet ( 2 - vers le bas )

Revenus au rez-de-chaussée, nous parcourons un couloir circulaire éclairé vers l'intérieur de vitraux de couleurs.



Des ouvertures permettent de sortir sur un drôle de balcon !


La partie supérieure de ce balcon est ouverte à tous les vents, ménageant un vue en contre-plongée sur la colonne



Vers le bas, une autre grille laisse échapper un léger clapotis... et des reflets d'eau...


Cette eau que nous voyons, c'est le canal Saint-Martin qui passe sous la colonne


Si vous parcourez un jour cette partie du canal ( Canauxrama ), vous apercevrez brièvement notre balcon :


Sur cette photo volontairement sur-éclairée, on voit bien la voûte en ogive supportant le poids de la colonne, ainsi qu'un des deux "balcons".
Oubliez le coffrage parallélépipédique à l'arrière-plan, c'est le métro qui passe !


De retour dans notre couloir circulaire, nous arrivons à une solide grille ouvragée...



Quelques marches à descendre...


Tiens, ça ressemble à cette gravure du XIX° siècle !


Nous sommes dans une vaste galerie circulaire... qui avait été initialement construite pour abriter les tuyauteries et le mécanisme de la fontaine.


Pour célébrer le dixième anniversaire des Trois Glorieuses, le roi Louis-Philippe décida d'organiser une cérémonie durant laquelle les corps des victimes de ces journées seraient inhumés sous la colonne de juillet.
Les 504 dépouilles avaient été enterrées dans les jardins de la Bibliothèque nationale et du Louvre (jardin de l'infante) ; on les regroupa dans cinquante cercueils qui furent amenés en grand appareil vers leur nouvelle sépulture. Leurs noms figurent en lettres d'or sur le fût de la colonne.


En 1848, le roi Louis-Philippe qui était arrivé au pouvoir à la faveur d'une révolte en fut chassé par une révolution ! Un certain nombre de victime des combats de 1848 ( environ 200 ) furent à leur tour enterrés sous la colonne de la Bastille.


Gag : lors du transfert des dépouilles du Louvre à la Bastille, les fossoyeurs ne remarquèrent pas qu'un des corps - passablement décomposé - était celui d'une momie égyptienne rapportée d'Egypte par Bonaparte. Celle-ci, trop abîmée, était inutilisable par le musée et avait été enterrée là. Elle est désormais à la Bastille !


Ce ne sont donc pas moins de sept cents corps français et un égyptien qui reposent dans le socle de la colonne de juillet.


Je tiens à remercier chaleureusement ceux sans qui cet article n'aurait pas pu être écrit.
J'ai utilisé plusieurs images extraites d'une vidéo réalisée pour la télévision française.
L'accès à la colonne et à ses soubassements n'est pas ouvert au public, hélas !

mercredi 20 janvier 2016

Bastille - La colonne de juillet ( 1 - vers le haut )

Au centre de la place de la Bastille, se dresse fièrement la colonne de juillet. Rappelons que ce monument élevé en 1835-1840 par Jean-Antoine Alavoine et Joseph-Louis Duc commémore les "trois glorieuses", ces trois journées de juillet 1830 ( 27, 28 et 29 ) où une révolte populaire mit fin au règne de Charles X. 



Cette colonne prit la place d'un projet de fontaine monumentale en forme d'éléphant voulu par Napoléon. Seules, les fondations de cette fontaine furent construites au-dessus du canal Saint-Martin et une maquette en plâtre fut édifiée sur la place.


Jusqu'à une période récente ( années 80 ? ), le public pouvait grimper au sommet de la colonne comme l'atteste cette carte postale. Et comme l'atteste votre serviteur qui y est grimpé étant gosse
( qui a dit sous Gaston Doumergue ? ).


Derrière cette grille, les guichets d'accueil sont encore là, face à la rue Saint-Antoine.


Entrons...



Cinquante mètres d'escalier en colimaçon, ça fait les mollets !



Au sommet, le Génie de la liberté ( sculpteur : Auguste Dumont ) nous apparaît dans toute son impudeur, tenant dans la main gauche une chaîne brisée, et dans la main droite le flambeau de la civilisation.


L'étroite terrasse est l'unique endroit permettant d'admirer le magnifique pavage...
Comme le disait naguère la SNCF : e pericoloso sporgersi !



La vue sur Paris est superbe, ni trop haute ni trop basse :



Assez respiré, nous redescendons ! 


La colonne est fermée au public depuis des lustres. On entend régulièrement parler de réouverture, sans grand résultat... 
La mairie de Paris souhaite réaménager les places parisiennes ; plutôt que couler une lamentable chape de béton comme place de la République, pourquoi ne pas rouvrir ce monument ? 

à suivre...

Place de la Bastille, Paris IV°, XI°, XII°.