lundi 25 avril 2016

Enceinte de Philippe Auguste : une tour de plus ?

 De l'Institut de France, on ne connait généralement que l'admirable façade de Le Vau. Ce n'est ni plus ni moins que le Collège des Quatre-Nations, voulu par Mazarin et édifié au XVII° siècle.


Mais seuls la Coupole, la bibliothèque Mazarine et le musée de Caen occupent ce bâtiment. La plupart des bureaux se trouvent dans l'aile Lebas - du nom de son architecte - qui prend place dans une longue et étroite parcelle de terrain longeant la rue Mazarine. Ces bâtiments datent du XIX° siècle.

capture d'écran Google earth

Mettez votre habit vert et suivez moi !
Après avoir franchi la cour d'honneur, nous voici dans la deuxième cour. La rue Mazarine est derrière les bâtiments de droite.
Tout au fond, près d'une fontaine, une arche laisse deviner la troisième cour ; allons-y !


Nous sommes dans la troisième cour, au fond, un accès carrossable donne sur la rue Mazarine.


Demi-tour, nous sommes face à l'arche déjà vue.
La rue Mazarine est maintenant à notre gauche.
C'est le mur de droite - avec les croisillons - qui séparait depuis la Révolution la "parcelle de l'an IV" de l'Institut. Ce petit morceau de terrain avait en effet été prêté "à titre provisoire" à la Monnaie de Paris en 1796 (an IV du calendrier révolutionnaire). Il vient d'être restitué à l'Institut en 2014.


Sur cette vue aérienne, j'ai entouré de vert la parcelle de l'an IV où un auditorium doit voir le jour :

capture d'écran Google earth


Cette vue d'artiste nous montre le projet, invisible de l'extérieur et parfaitement inséré dans le site :
À la place du mur portant les croisillons, cette paroi vitrée :



L'auditorium :


Le foyer de l'auditorium conservera les structures métalliques et la verrière de la halle existante, inaugurée en 1896 par le bouillant président Félix Faure et le tsar Nicolas II.  


Comme on le voit sur le plan ci-dessous, les bâtiments de l'Institut de France, comme bien d'autres immeubles voisins, ont été construits en  ados ou sur les restes de l'enceinte de Philippe Auguste.
Il n'est donc pas surprenant de retrouver ici une partie de l'enceinte (assez mal conservée) ainsi que le soubassement d'une tour en excellent état.


Voici les photos de cette tour, telle que dégagée par les archéologues de l'Inrap et publiées par l'hebdomadaire Le Point.

photo Inrap - Le Point

photo Inrap - Le Point

Le donneur d'ordre étant l'Institut de France, il serait surprenant que ces vestiges ne soient pas préservés d'une façon ou d'une autre.
Wait and see !

Institut de France, quai Conti, Paris VI°.

2 commentaires:

Anne a dit…

Assez technique mais bien passionnant, merci pour cette visite; avec vous des "pâtés entiers" de notre capitale nous sont ouverts et dévoilés.

charly pierre a dit…

Si j'avais su que vous alliez à cet endroit je vous aurais chargé d'un message pour Monsieur Finkielkraut
Est ce que " C------E" et "gnagnagnagna" sont dans le dictionnaire ?